Conséquences et pathologies

 

« On ne pourra jamais insister assez sur l’importance du traumatisme chez l’enfant et en particulier du traumatisme sexuel comme facteur pathogène. »

 

Cette phrase, extraite d’un exposé (1) fait par Sandor Ferenczi (2) devant le XIIe Congrès International de Psychanalyse à Wiesbaden en septembre 1932, résume à elle seule et de la façon la plus précise possible, ce que sont, immédiatement et à long terme, les conséquences d’une maltraitance sexuelle :

Immédiatement, et d’un point de vue exclusivement psychique : un traumatisme,

A moyen et long terme, d’un point de vue psychique et organique : un facteur pathogène (ou pour faire plus simple un élément déclencheur ou constitutif de maladies).

C’est ainsi que, à la suite d’une maltraitance sexuelle - et qui plus est à la suite de faits répétitifs du même ordre – apparaissent un ou plusieurs troubles comportementaux et sociétaux et/ou une ou plusieurs maladies reprises dans la liste suivante (liste non exhaustive):

Repli sur soi, tristesse, perte d’envies, 
Fatigue générale extrême,
Vertiges,
Etat d’attente anxieuse chronique, 
Hyperesthésie (stimulations extérieures – bruit, éclairage, odeur…- ressenties de façon anormalement intense et douloureuse) des organes de sens, notamment auditifs,
Insomnies, cauchemars, terreurs nocturnes, 
Chute des résultats scolaires ou de la productivité dans le travail,
Anorexie, boulimie, pica (absorption d’objets non comestibles : sable, caillou, cheveux,...), diarrhée,
Irritabilité générale, agressivité, violence,
Délinquance,
Dépression, névroses, psychoses,
Alcoolisme, toxicomanie,
Comportements téméraires, automutilations, tendances suicidaires.
Développement de formes perverses de la sexualité, absence totale de celle-ci,
Cancers.

Ces troubles et pathologies suite à maltraitance(s) sexuelle(s) s’expliquent :

D’une part, un sentiment de culpabilité inversé (l’enfant – et plus tard l’adulte qu’il devient – ne parvient pas à se sentir victime mais simplement coupable de ce qui s’est passé ce qui l’amène, en permanence et sous toutes les formes possibles - y compris organiques - à se punir et se détruire),

D’autre part, par des altérations biologiques profondes dans l’organisme (altération des mécanismes d’expression du code génétique dans le cerveau (3), hypertrophie de l’hippocampe (4)…)

  

À gauche, un scan en résonance magnétique

fonctionnelle de l’hippocampe d’un enfant normal.

À droite, celui d’un enfant ayant un passé d’abus

sexuels : l’hippocampe montre une réduction de

volume significative.

 cons_patho.jpg

Source : J. Douglas Brenner (4)

 

 

(1) Titre de l’exposé « Confusion de langue entre les adultes et l’enfant », Sandor Ferenczi, Psychanalyse III, Œuvres Complètes, Science de l’homme, Payot
(2) Sandor Ferenczi, médecin psychanalyste, 1873 - 1933
(3) Etude menée par l'Université McGill et l'Hôpital Douglas et financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et le National Institute of Child Health and Human Development des États-Unis. Nature Neuroscience du 22 février 2009.
(4)
http://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_08/d_08_cr/d_08_cr_anx/d_08_cr_anx.html

 
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